Que savons-nous ? Et sommes-nous même assurés d'exister ? Actuellement différents de ce que nous étions à la seconde précédente, et de ce que nous deviendrons dans un instant, nous assistons à l'évanouissement perpétuel des phénomènes du monde extérieur, aussi bien qu'à celui de nos états de conscience.

André Rolland de Renéville

mardi 12 juin 2012

Mai/Juin 2012: Où l'on découvre qu'il suffit de plonger dans les archives de la chanson française du siècle dernier pour tout comprendre à la vie. ~ Ah, les imbéciles heureux qui sont nés quelque part....

 La ballade des gens qui sont nés quelque part

George Brassens


C'est vrai qu´ils sont plaisants tous ces petits villages
Tous ces bourgs, ces hameaux, ces lieux-dits, ces cités
Avec leurs châteaux forts, leurs églises, leurs plages
Ils n´ont qu´un seul point faible et c´est être habités
Et c'est être habités par des gens qui regardent
Le reste avec mépris du haut de leurs remparts
La race des chauvins, des porteurs de cocardes
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part

Maudits soient ces enfants de leur mère patrie

Empalés une fois pour toutes sur leur clocher
Qui vous montrent leurs tours leurs musées leur mairie
Vous font voir du pays natal jusqu´à loucher
Qu´ils sortent de Paris ou de Rome ou de Sète
Ou du diable vauvert ou bien de Zanzibar
Ou même de Montcuq il s´en flattent mazette
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part

Le sable dans lequel douillettes leurs autruches

Enfouissent la tête on trouve pas plus fin
Quand à l´air qu´ils emploient pour gonfler leurs baudruches
Leurs bulles de savon c´est du souffle divin
Et petit à petit les voilà qui se montent
Le cou jusqu´à penser que le crottin fait par
Leurs chevaux même en bois rend jaloux tout le monde
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part

C´est pas un lieu commun celui de leur connaissance

Ils plaignent de tout cœur les petits malchanceux
Les petits maladroits qui n´eurent pas la présence
La présence d´esprit de voir le jour chez eux
Quand sonne le tocsin sur leur bonheur précaire
Contre les étrangers tous plus ou moins barbares
Ils sortent de leur trou pour mourir à la guerre
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part

Mon dieu qu´il ferait bon sur la terre des hommes

Si on y rencontrait cette race incongrue
Cette race importune et qui partout foisonne
La race des gens du terroir des gens du cru
Que la vie serait belle en toutes circonstances
Si vous n´aviez tiré du néant tous ces jobards
Preuve peut-être bien de votre inexistence
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part



Je suis choquée, comme dans qui a subi un ébranlement grave pas comme dans qui a été blessé dans ses idées, ses habitudes, etc..., (cf. cnrtl.fr, = ma Bible) je n'avais jamais entendu cette chanson avant et je ne m'attendais pas à être si touchée. Ne l'aurais-je vraiment pas entendue avant ? Après *vérification* oui oui la chanson n'était pas dans le coffret Brassens de 48 chansons que jai chez moi, mais je ne m'attendais vraiment pas à tomber sur ça en tapant "imbécile heureux" sur Google. La notion n'a rien juste à voir.


Bon, back to 2012. Enfant de mon époque, je m'en vais trahir le Divin Marquis, Hugues Rebell, Anaïs Nin, Bataille, Genet, Dennis Cooper, et les autres en lisant 50 shades of Grey. Même pas honte, le mommy porn 20 ans trop tôt ça peut être marrant, non ?  



(Oh putain. Lirais-je vraiment autant de bouquins de littérature érotique à mon âge ? Ma liste n'est même pas complète.  Et qu'une seule femme ! Bon, ma déicision est prise: va brûler Catherine Millet, j'arriiiiiive !) 





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